Álvaro Martínez León
Compositeur, artisteÀ propos
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Contact 1&2
Deux performers
Il existe un point de friction entre le la nature et la culture, un lieu de contact entre le corps et l’esprit. La notion de geste musical, où langage et mouvement émergent comme une seule entité, efface la traditionnelle division cartésienne entre le monde mentale et le monde physique. Le mouvement du musicien est langage (musique), la musique (langage) est le mouvement du musicien.
Contact se situe sur ce point de friction, mais pas seulement dans une volonté d’effacer la division entre corps et esprit. La notion de contact entre langues est aussi présente dans la pièce de manière plus apparente. Le pari est quelque part naïf, car le rapport entre langue dominante et langue dominée n’apparaît pas, mais plutôt une récréation utopique d’une nouvelle langue qui naitrait d’un rapport sans hiérarchies. D’autres dimensions de la notion de contact apparaissent, comme l’influence réciproque entre individus par le partage de l’espace, du regard, de la sensation du poids de l’autre.
L’intention de la pièce est donc d’aborder toutes ces questions de manière intime dans sa première section. Néanmoins, la démarche de la deuxième partie est d’explorer un autre aspect bien plus politique de la notion de contact. Le rapport leader-foule, joué ici par les deux interprètes et le public, ainsi que la création ou la dissolution d’une identité communautaire, sont mis en évidence par la seule transformation des gestes associés aux mots et la manière dont les interprètes s’adressent au public. Le passage de l’intime au public cherche à montrer la fragilité de l’individu face à la communauté, et par une provocation directe aux spectateurs se lance dans l’inconnu.
Production: Trafic